Posted: Thu 28 Oct - 22:07 (2010) Post subject: Wayne Neyens (2ème partie)
Wayne Neyens : Chez Gottlieb
Lors du Pinball Expo 2008 qui a eu lieu début octobre, Wayne Neyens fut invité avec Steve Kordek.
Wayne raconta qu'il a commencé dans l’industrie du flipper en février 1936 comme dessinateur industriel chez Western Equipment & Supply Company. Wayne a alors parlé comment quelques personnes bien connues avaient été impliquées dans l'histoire du flipper incluant deux sénateurs américains et le gourou financier Warren Buffett qui était un joueur de flipper quand il était au lycée. Il est arrivé chez Gottlieb en 1939.
En parlant de l’époque où le batteur a été inventé chez Gottlieb, Wayne a dit qu'il était présent quand Harry a fait une démonstration de ce nouveau dispositif et ils ont été tous très excités. Il a décrit Harry Mabs comme un grand homme imaginatif avec tellement d’idées qu’il ne savait pas toujours quoi en faire. A l’origine, le batteur était fait pour être utilisé automatiquement quand la bille passait sur un contact, mais en essayant de toucher les fils ensemble manuellement, il a constaté que ça produisait un dispositif amusant pour jouer avec.
Ainsi Gottlieb a réalisé le jeu avec six batteurs et sans trop de surprise l'a appelé Flipper. Malheureusement, le nom Flipper avait déjà été utilisé ainsi il fut rebaptisé Humpty Dumpty. Une fois que le batteur fut utilisé, de nombreux jeux ont été modifiés pour inclure des batteurs en utilisant des kits et malgré qu’il ait fait le voeu de ne jamais construire un jeu avec des batteurs, Lyn Durant d'United s’aperçu bientôt qu’il ne pouvait pas vendre un jeu sans eux. Wayne a dit que le batteur était l'idée qui a sauvé l'industrie et a transformé un jeu d’amusement en jeu d'adresse.
Lorsque le designer Harry Mabs travaillait chez Gottlieb, le travail de Wayne était de construire des installations de test. Il l'a rapidement maîtrisé et voulut essayer de se fixer à la réalisation d’un plateau en ajoutant d'autres aménagements pour la maquette d’un jeu qu’il mit environ 12 mois à réaliser. Bien qu'il ait toujours dit qu'il l'avait fait surtout pour s'amuser, la conception a été adopté et le jeu fabriqué, donc Wayne a essayé une disposition différente et lentement il a commencé à concevoir de plus en plus de jeux à côté de Mabs. Quand Harry Mabs est parti travailler chez Williams en 1951, on a offert à Wayne le travail de designer unique, poste qu'il a tenu chez Gottlieb pendant 15 ans.
Les flippers Add-A-Ball
En 1960 Alvin Gottlieb, qui travaillait maintenant à l'usine, avait une idée pour un nouveau type de jeu qui ne donnait pas de partie gratuite, mais fournissait cependant un défi au joueur et une occasion de gagner quelque chose pour son habileté au jeu. Son idée était de donner des billes gratuites, plutôt que des parties gratuites, pour le joueur atteignant un certain score sur la machine. Après tout, ce serait presque impossible pour un joueur de vendre une bille supplémentaire à un autre joueur. L'idée d'Alvin, après que la conception ait été perfectionnée par l’as des designer Wayne Neyens de Gottlieb, est devenu le premier des jeux appelés Add-A-Ball. La société a décidé d'appeler ce jeu Flipper pour renforcer dans les esprits des gens son identité comme un jeu d'habileté de flipper et indiquer plus loin qu'il n'avait aucun rapport avec les bingo, machines tristement célèbres, qui n'avaient aucun batteur. Ce jeu et les nombreux Add-A-Ball qui ont suivi au cours des années, avaient un compteur de bille qui pouvait indiquer jusqu'à dix billes. Au début d'un jeu cinq billes étaient indiquées, une étant soustraite à chaque fois qu’une bille était jouée. Quand le compteur atteignait zéro le jeu était fini. Si, cependant, le joueur réalisait un score défini d'avance ou le spécial, le compteur était incrémenté de un octroyant au joueur une bille supplémentaire pour jouer. Ces nouveaux jeux ont été légalisé dans beaucoup d'état et des villes où les jeux à partie gratuite étaient proscrit et des états comme New York devinrent connus comme des territoires d'Add-A-Ball. Souvent un jeu était conçu et fabriqué avec une version jeu à partie gratuite et une autre version Add-A-Ball. Par exemple, Sing-Along est la version de jeu à partie gratuite et la Melody est la version Add-A-Ball.
1963 Gottlieb Slick Chick
Le dernier grand historien du flipper et auteur, Dick Bueschel a dit à propos du Slick Chick qu’il était un des meilleurs, si ce n’est le meilleur jeu de flipper jamais construit. Au début des années 1960, le magazine Playboy d'Hugh Hefner avait beaucoup de succès et Hefner étendait son empire Playboy en ouvrant des clubs privés Playboy dans tout le pays. Dave Gottlieb a assigné à Wayne Neyens la tâche de concevoir un jeu dans le thème de Playboy sans en réalité utiliser le nom de Playboy. Neyens a conçu un jeu extrêmement intelligent utilisant des lettres entrecroisées et exigeant des tirs de précision pour obtenir un bon score. Le nom de travail pour le projet était Party Girls avec un R à l’intersection. Cependant, il a été pressenti que le nom pourrait avoir d'autres significations et c’était trop risqué donc un nouveau nom a dû être trouvé. Wayne Neyens a dit qu'en conduisant pour aller chez des amis dîner un soir, il a observé un panneau pour un restaurant nouvellement ouvert, Slick Chick. Wayne avait trouvé le nom parfait incluant un I à l'intersection. Roy Parker a réalisé la belle illustration. Pendant le Pinball Expo de1999 à Chicago, Michael Gottlieb, le petit-fils de Dave a dit que le Slick Chick était parmi ses flippers personnels préférés de toute la ligne Gottlieb. Bien que plus de 4000 aient été produits, on le considère extrêmement recherché par des collectionneurs aujourd'hui.
The Wayne Neyens Pinball Odyssey par David Silverman
Partie 2 : Wayne Neyens chez Gottlieb
Travailler chez Gottlieb était une expérience complètement différente par rapport au travail chez Western Equipment and Supply Company qui fabriquait aussi des appareils à monnayeur. « Je me suis réveillé avec un sourire sur mon visage, prêt à travailler » a dit Wayne. Il a aimé aller travailler, il apprenait et développait ses compétences. D. Gottlieb et la société était une affaire de famille et il en est devenu un membre.
Le premier jeu que Wayne réalisa pour Gottlieb avec un travail vraiment personnel fut « College Daze », le modèle numéro 23, sorti en août 1949.
C'était un jeu qu'il avait conçu sur son temps libre et qui lui prit longtemps. C'était l’époque où il travaillait aussi sur les jeux, conçus par Harry Mabs, alors ingénieur en chef. Wayne construisait des installations de test pour ces jeux. Chaque jeu avait trois installations de test pour le fronton et trois installations de test pour la planche de fond. Il travaillait sur ceux-ci suffisamment rapidement pour se permettre de prendre du temps supplémentaire afin de travailler sur son propre jeu ou de continuer à aller sur la chaîne de montage pour intervenir et régler un problème. Ses collaborateurs passaient périodiquement et lui demandaient comment allait son jeu. Il ne s'est jamais attendu à ce que ce jeu soit produit. Il avait travaillé sur ce jeu pendant plus d'un an et ensuite Gottlieb le réalisa. C'était tout à fait réussi. Il en fut produit 2200, ce qui n’était pas mal pour un débutant. Wayne a continué à travailler, créer et développer ses capacités, prenant la connaissance inestimable du personnel senior. Quand Harry Mabs quitta Gottlieb pour aller travailler chez Williams pour une question de salaire, Wayne est devenu le designer en chef. Il a conçu 163 jeux en presque 20 ans. Les derniers jeux furent le« Cow Poke » en juin 1965 et le « Paul Bunyan » en septembre 1968. Wayne n’a jamais aimé le jeu « Paul Bunyan ». Il dit que c’était un travail bâclé. Après ça, il devint ingénieur en chef et chapeauta le département design. Ed Krynski fut engagé pour faire le design des jeux, dont le premier fut le « Dodge City ». Récemment, il eut le grand plaisir de recevoir ce jeu grâce à un généreux don de la fille d’Ed, Debi Krynski. Le dernier travail d’équipe de Wayne pour la conception d’un jeu fut le « Spirit of 76 » en décembre 1975. À ce moment-là, Judd Weinberg, le gendre de David Gottlieb avait pris les rênes de Gottlieb. Le « Spirit » était l'idée personnelle de Wayne quelques années avant qu'il n'atterrisse sur la planche à dessin. Wayne a estimé qu'avec l'arrivée du bicentenaire, Gottlieb avait besoin de commémorer cet événement important avec un jeu de flipper qui représentait l'Amérique.
A une discussion autour d’une table après le dîner, Judd Weinberg a demandé à Wayne et à ses collègues quelle était leur espérance de production pour la réalisation du « Spirit of 76 ». Wayne n'a rien dit et a juste écouté. Les autres ont spéculé environ 2000, 2500, ou 3000. Remarquant que Wayne n'avait rien dit, Judd lui a demandé combien il pensait. Sans hésitation, Wayne a dit 10000. Ils l'ont tous regardé comme s'il était devenu fou. Judd a dit à Wayne que si ça arrivait, il ferait livrer le dix millième jeu directement chez lui, prêt à jouer. Bien sûr, comme vous avez pu le deviner, Wayne a toujours ce 10000ème jeu et aucun autre, exposé dans sa maison.
Une des nombreuses étapes de l’histoire du flipper fut l'introduction des jeux de type Add-a-ball. Les exploitants dans le Nord-est criaient au meurtre concernant la possibilité d’une partie gratuite comme récompense. Les lois en vigueur, à l’époque, étaient telles qu’une partie gratuite était considérée comme une chose de valeur. On a refusé cet état de fait et pensé que ce ne serait pas accepté par les autorités. C’est pour cela qu’autour de 1960, avec l'esprit créatif d'Alvin Gottlieb et le génie d'ingénierie de Wayne, ils ont créé et ont construit le mécanisme d'Add-a-ball qui a été d'abord présenté dans le jeu « Flipper ».
Wayne considère que sa conception la plus significative fut la création du jeu à quatre joueurs. En plus, il y avait le contact de bumper, toujours utilisé aujourd'hui, comme la roto-target. Mais pour moi, l'avancement le plus significatif dans l'histoire de flipper est venu grâce à sa fille, Phyllis. Vers 1965 ou 1966, Phyllis alors âgée de 11 ou 12 ans aidait son père, bien sûr, quand il n'était pas à la maison et sans sa connaissance. Les illuminations de Noël avaient été pendues en hauteur et couraient le long du plafond du sous-sol de Wayne Neyens alors que Noël était certainement passé. Elle a pris sur elle de monter sur le fronton d'un des flippers familiaux pour enlever les guirlandes. Comme vous pouvez le deviner, elle est tombée et a atterri sur le verre du plateau, le cassant et la coupant salement au genou. Sa soeur Pat est venue à son secours pour lui mettre un bandage. Seulement deux ans plus vieille, Pat avait appris à assurer les premiers secours et avait immédiatement fait un garrot. Maintenant, qui applique un garrot à une coupure ? Elle a pensé qu'elle avait fait un super travail jusqu'à ce que Wayne revienne à la maison du travail et remarque une traînée de sang dans la cuisine après ses mouvements. Préoccupé, Wayne a demandé ce qui était arrivé. Cette expérience fatidique força Gottlieb à utiliser du verre trempé à la place du verre à vitre épais et ce en quelques jours. Un petit acte du destin l'a fait pour que chacun d'entre nous puisse jouer de façon plus sûre. Wayne a continué à travailler chez Gottlieb jusqu'à l'été 1980. Une fois Gottlieb vendu à Columbia Pictures, ce fut la fin d'une longue relation familiale. Wayne et Judd ont quitté Gottlieb en même temps et la société ne fut plus jamais la même.
WAYNE NEYENS en 2010
À 92 ans, Wayne est en excellente forme physique, mangeant sainement et marchant trois ou quatre kilomètres par jour. Il y a deux ans, il a conduit pour aller voir sa fille à Pensacola, en Floride, il a ensuite rendu visite à sa soeur de 94 ans à Sun City en Arizona, juste à côté de Phoenix. Il est bénévole dans sa communauté et aide les personnes âgées avec des repas et dans les centres de réadaptation de jour. C’est un homme avec une bonne mentalité et un esprit vif, un homme simple et que je devais connaître. Il joue toujours au flipper comme un champion, me battant trois fois de suite sur le flipper « Spirit of 76 » qui se trouve toujours chez lui.
Les histoires personnelles de Wayne sont inestimables pour l'histoire du flipper. Sa capacité à se souvenir si bien avec de tels détails est étonnante. Il est unique et j'espère qu'il sera près de nous encore longtemps pour partager sa sagesse et sa connaissance avec d'autres enthousiastes du flipper.
En somme, conclu Wayne, « j'ai aimé me lever le matin et pour aller travailler. Le travail pour et avec les gens chez Gottlieb était un honneur et un plaisir, rien comme ça n'existera jamais de nouveau. » Malheureusement c'est probablement vrai. C'était une époque très spéciale avec des gens créatifs très spéciaux. Nous pouvons seulement espérer que ces mémoires seront gardées vivantes à travers ce qu’ils disent et grâce à des entretiens comme celui-ci.
Posted: Fri 29 Oct - 08:19 (2010) Post subject: Wayne Neyens (2ème partie)
Hou la la ,il a encore fallu que tu te renseignes sur la fille de wayne . On comprend mieux pourquoi le spirit est collector ,des comtes de fée pour adultes
Posted: Sat 30 Oct - 13:52 (2010) Post subject: Wayne Neyens (2ème partie)
toujours aussi sympa ces articles! _________________ Recherche Backglass Tolédo et Spanish Eye Recherche Décors Vulcan Recherche Flips Joker Poker et Atlantis
Posted: Sat 30 Oct - 19:21 (2010) Post subject: Wayne Neyens (2ème partie)
Beau boulot de NENESSE, une fois de plus. _________________ Convertis-toi au flipper mécanique, tu reviendras à la source (Evangile selon St Meca, psaume II, verset IV ). C'est parce que la vitesse de la lumière est plus élevée que celle du son, que certains paraissent brillants avant d'avoir l'air con.
Posted: Sat 11 Jan - 10:29 (2014) Post subject: Wayne Neyens (2ème partie)
Merci pour cet article, et pour les liens également intéressant à lire. Bel ouvrage. Quant au spirit, cela n'explique pas son succès, mais l'anecdote est magnifique et témoigne d'une autre époque. La part d'irrationnel dans le succès d'un flipper est très importante.